Commentaires : FLoC, de Google, le traçage sans cookies : cohortes et protection des utilisateurs, nos explications

Avec FLoC, le géant américain Google promet de réinventer le traçage publicitaire, en se dispensant des cookies tiers. Le dispositif repose sur le principe des cohortes, dont les détails techniques nécessitent d’être décortiqués. Ce que Clubic a fait.

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« Aujourd’hui, le regard des Français sur leurs données personnelles et le suivi publicitaire est en train de changer. »

Pas vraiment, le monde de la publicité et ceux qui en vivent, à défaut de trouver un meilleur moyen de prospérer, sont allé trop loin en mettant en danger les données personnelles des particuliers qui sont de plus en plus victimes de l’exploitation de ces données de façon massive. Je passe le fait que ce soit parfois illégal ou souvent immoral puisque cela se fait dans le dos des utilisateurs (merci le RGPD) qui finisse par l’apprendre par la presse des mois plus tard.

La fête est finie : les particuliers veulent le contrôle sur ce tout qui leur appartient (depuis toujours) sans négociation. Le regard ne change pas, seulement la règle : on demande d’abord, on discute après et voit qui veut (apparemment 5% max sont globalement d’accord).

Que la pub se trouve un autre business model que de piller nos données (l’abonnement est acceptable si il y a de la valeur derrière) ! 5% de gens d’accords ou passifs, ça ne fait pas une majorité.

Article riche et pointu. Merci.

Les cookies ont du plomb dans l’aile c’est certain. La réserve concernant FLoC c’est de savoir à qui profitera le plus cette technologie ?
Pas aux concurrents directs de Google en tout cas.

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Merci pour ce dossier sur ce nouveau et vaste sujet, qui donne une bonne vision globale du système. Il reste malgré tout quelques zones d’ombres.

Je pense que Google doit plus ou moins utiliser ce système en interne dans ses régies publicitaires, il semble très bien savoir ce qu’il fait et où il va.
Dans ce dossier, le navigateur calcule la cohorte de l’utilisateur par rapport à sa navigation. Peut-être même plus, on a l’impression que le navigateur collectera aussi des données des formulaires saisis (par exemples, recherche de perceuse sur Amazon, ou les données anonymisées d’un quelconque formulaire de profile).

Je ne vois pas bien comment le navigateur fera tout seul le distinguo entre un site éligible au calcul de la cohorte et d’autres non éligible parce qu’il s’agit de PH, J&M, ou bien parce que c’est doctolib et que j’ai cherché « cancer de la prostate ». Il faut bien que cela soit paramétré quelque part, ou bien centralisé sur un serveur Google ? Qui décidera de ce qui est privé ou pas ? Pas l’utilisateur, apparemment.
Et puis, si c’est le navigateur qui effectue le calcul hebdo de la cohorte, comment pourra t-il avoir le même numéro de cohorte avec un utilisateur similaire mais qui utiliserait Chrome, Firefox ou Brave (non, là, j’ai lu la 2e partie, aucune chance avec brave :wink: )

La bonne nouvelle est que FLoC semble à première vue facile à désactiver.

Tu soulèves un point très intéressant.

Encore une fois, nous serons toutes et tous dépendants de la souveraineté de Google là-dessus.

À voir comment le truc va s’articuler à l’usage.

J’ai essayé d’avoir des retours provenant des US directement, mais pour le moment c’est silence radio et on reste officiellement en période-test.

En tout cas, merci d’avoir lu cette grande saga FLoC, ça fait bien plaisir :smiley:

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Merci beaucoup :pray:

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« Le géant américain part du constat que de nombreux éditeurs sont capables de faire de la publicité ciblée par centres d’intérêt une véritable source de financement. Une source qui leur permet, encore aujourd’hui, d’offrir une part non négligeable de contenus « gratuits » à leurs visiteurs »

Le géant américain à d’abord et surtout été l’inventeur du noyage de poissons sur Internet, grand spécialiste des Conditions Générales d’Utilisation (CGU) intentionnellement abracadabrantesques, fouillis d’informations incompréhensibles sensées répondre aux obligations légales et commis dans le but inavouable de faire renoncer même les plus déterminés de ses utilisateurs à tenter de le déchiffrer. Et il aura fallut patienter quelques décennies pour que la CNIL, malgré ses petits bras (avez-vous remarqué combien tous les organismes dédiés à réguler tout ce qui touche au commerce sont toujours dotés par les autorités de tout petits bras ?!), réussisse à l’obliger enfin, lui et ses consorts du GAFAM & co qui lui avaient emboité le pas, à éclaircir et simplifier tout ce fatras obscurantiste (en clair : du très beau travail de foutage de gueule de la part de leurs puissants services juridique).

Alors si Google en est arrivé aujourd’hui à rechercher des solutions de protection des données personnelles qui puissent enfin répondre honnêtement aux attentes de ses utilisateurs ce n’est que parce que des organismes de régulation et de protection des consommateurs ont fini par parvenir à l’y contraindre après des décennies de lutte.

D’autre part on ne devrait jamais parler de « gratuit » pour tout ce qui concerne les contenus web, applications et autres produits numériques qui appuient leur viabilité sur le modèle économique de la publicité, car il y a forcément quelqu’un qui paie pour la publicité. Or la publicité n’est rien de moins qu’un impôt. En effet qui pait la publicité ? Les annonceurs ? Les fabricants ? Les producteurs ?
Non pas du tout ! Ce sont les consommateurs qui, sans s’en rendre compte, la paient eux-mêmes, puisque le coût (énorme) de la publicité est incorporé dans le prix de vente de chacun des produits qu’ils achètent.

Dans un monde idéal il faudrait purement et simplement interdire la publicité au bénéfice de l’information. Le premier n’est que propagande millimétrée par des professionnels du marketing vendeurs de rêve, et bien trop souvent génératrice de quasi entourloupes, alors que le second oblige à tendre vers la vérité toute nue.

Tant qu’à payer un impôt sans le savoir, le montant astronomique englouti dans la publicité devrait être remplacé par un impôt qui avoue clairement son nom, d’un montant équivalent qui financerait directement les associations de consommateurs reconnues d’utilité publique pour des enquêtes et analyses comparatives impartiales dédiées à servir les consommateurs. Ce n’est qu’à cette condition qu’on pourrait tendre vers un commerce honnête et équitable.

Et pour ceux que le mot « impôt » contrarie automatiquement sans même avoir sérieusement réfléchi à son incontestatble utilité publique il suffirait de le renommer « financement participatif ». Quant à son caractère obligatoire, qui est souvent psychologiquement insupportable aux mêmes, il existe déjà de fait puisque chacun paie cet impôt inavoué dans le prix de vente de chaque produit. L’objectif qui pourrait être atteint ainsi est de supprimer l’effet délètère de cet impôt masqué qu’est la publicité. En effet au lieu de bénéficier aux seuls producteurs dans leur recherche permanente de la maximisation de leurs profits avec toutes les conséquences que l’on sait : baisse générale de la qualité des produits par l’adoption de matières premières de moins en moins couteuses et souvent synonymes de piètre qualité non dépourvue de risques sur la santé publique, l’analyse et l’information rigoureuses, impartiales et objectives sur les produits serviraient tous les consommateurs et améliorerait grandement la santé publique.

Evidemment Google & co devraient revoir entièrement leur modèle économique de base…
Par exemple ils pourraient se reconvertir en associations de protection du consommateur… :wink:

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Je vois ça comme ça : 10 jours après la mise en place de Floc :
Cohorte porno => 92% d’utilisateurs :smiley:

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« Google regroupera les personnes qui ont des habitudes de navigation communes au sein de différentes cohortes » Et pour ce faire, chaque utilisateur se voit attribué un ID individuel, autrement dit un traçage individuel :smiley: … On ne pourra jamais croire gogole sur parole jamais.

Le dessein de gogole est avant tout de veiller à assoir encore plus son hégémonie et protéger sa source de revenu principal : la publicité.

D’ailleurs le monde libre critique déjà à couteaux tirés.

Google reçoit beaucoup de tomates pour ce mécanisme FLOC, mais c’est plutôt innovateur.

Bravo à Google pour cette initiative et à leur PDG Sundar Pichai pour cette initiative.

Bravo, car ils tentent d’amener une solution acceptable entre vie privée et recueil de données.

En fait, il y a bien des gens qui se plaignent de Google pour les données qu’ils récoltent, mais en même temps bien de ces gens sont contents d’utiliser leur services gratuitement… On ne peut pas tout avoir, le beurre, l’argent du beure et …

l’article de kamadra devrait prendre place à l’article du rédacteur ? Très bien résumé !

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Les commentaires sont faits pour ça, et il y a du très très bon souvent dans les commentaires :slight_smile:

Par contre, ta remarque est un peu vexante.

Tu sais combien d’heures j’ai pu passer sur ces trois dossiers FLoC ? Pour recueillir tous les témoignages, certains provenant des US (Google) ou d’Allemagne (Eyeo), pour ne citer qu’eux ? Honnêtement, tu ne trouveras, aujourd’hui, aucun autre média en France qui a traité FLoC en long, en large et en profondeur, sans avoir pompé des médias américains ou autres, comme Clubic l’a fait.

Donc bon, évitons de dénigrer le travail fait sur Clubic, qui est souvent colossal et, ici, totalement exclusif.

(Bien que je sais que tu ne pensais pas à mal dans ton commentaire hein :+1: :wink: )

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Ce n’est pas la même problématique.
@kamadra nous explique que la publicité est l’huile dans les rouages de la société de consommation. Et il a raison, cela me peine de savoir qu’un poucentage non négligeable du prix de mon paquet de biscuit est consacré à nourrir les marketeux. Il faut voir le bon côté, une partie sert également à financer les sites web « gratuits ». On pourrait mettre en place un circuit court pour qu’ils puissent en bénéficier plus directement, mais le business model est à réinventer.

L’article dissèque de cette nouvelle techno que Google veut mettre en place pour rester leader sur le marché du marketing internet, avec une solution standard dont il est étrangement le seul à en écrire les spécifications. Et cela sent l’embrouille :face_with_raised_eyebrow:
Merci @AlexLex14 pour ce dossier.

Merci pour ces superbes articles : complets et pédagogiques au possible.

J’ai la sensation que l’approche de Google est systématiquement emprunte de la théorie des ensembles.

Ils font un réseau social : notion de sphères relationnelles.

Ils proposent une refonte des cookies : notion de cohortes.

Pour moi le premier danger vient du fingerprinting. C’est la première chose à laquelle j’ai pensé en lisant le premier article et c’est confirmé dans le dernier. La puissance de calcul et de recoupement d’aujourd’hui permet réellement de profiler de façon exacte, non plus quelques individus, mais des groupes entiers d’un seul coup.

Je n’ai pas la sensation que c’est mieux qu’avant car cela apporte une force de frappe publicitaire incroyable à Google.

Je serais intéressé par un outil simple, capable de visualiser en temps réel ses cohortes d’appartenance avec la possibilité d’éteindre celles que l’on souhaite afin de générer une empreinte volontaire / voir basique grâce à la visualisation de stats globales du nombre d’utilisateurs dans chaque cohortes par exemple.

Avec un tel outil, j’adhérerais à FLoC, mais pas avant.

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Merci pour ton commentaire :wink:

Avec plaisir, merci à toi :pray: