On peut tout empêcher oui, mais on peut aussi tout laisser faire. Il faut que ça corresponde aussi à la volonté des consommateurs, en l’occurrence, ce sont ceux qui n’utilisent pas les produits Apple qui voudraient que Apple change sa façon de faire, en sachant très bien qu’ils ne les utiliseraient pas plus.
S’agit t’il vraiment d’une volonté des consommateurs ? Ou plutôt de celle industriels qui recherchent leur propre intérêt.
Si on laissait le marché faire tout ce qu’il veut, nous aurions de jouets contenant du plomb, des outils dangereux, de la nourriture contenant des substances nocives.
Toutes ces choses dangereuses avaient libre court sur le marché avant que des règles viennent les interdire, preuve que le libre choix du consommateur ne suffit pas à faire son intérêt.
La plupart des consommateurs n’ont en réalité même pas conscience de tout cela. C’est la raison pour laquelle il faut une expertise de niveau supérieur pour fixer des règles aux industriels.
L’informatique est un domaine ou on a laissé les industriels faire presque tout ce qu’ils veulent avec très peu de régulation. Il faudra bien qu’un jour il soit mis de l’ordre dans ce domaine.
Rien d’évident sur le champ d’application, c’est là ou vous mettez le curseur, vous, mais pourquoi là et pas plus loin ? A ce moment là, on peut tout imaginer, le curseur ne sera pas forcément là ou est votre logique. Car vous excluez ce qui est dépourvu de possibilité d’exécuter des logiciels tiers… mais si on ouvre, alors on ouvre aussi cette possibilité. La tablette Vtech de ma fille exécute des musiques, pourquoi n’autoriserions nous pas Spotify à y installer son appli ?
Les critères que j’ai donné correspondent pourtant à la réalité technique. D’un côté les ordinateurs capables d’exécuter un système d’exploitation lourd et des logiciels, de l’autre les microcontrôleurs qui font essentiellement de la gestion matérielle de bas niveau et dont l’interaction avec l’utilisateur se limite à une GUI sommaire.
Bien sûr, il y aura toujours quelques cas intermédiaires ou particuliers qui nécessiteront des débats pour savoir si on doit les classer d’un côté ou de l’autre. Ou bien créer d’autres catégories avec des règles propres.
Un critère simple pour la tablette de votre fille est de regarder les capacités matérielles, ce qui donne une idée assez bonne de la possibilité de faire tourner un Os et des logiciels.
Perso, j’ai pas envie de ça, j’ai envie de pouvoir acheter un produit tout en un et de pas me poser de question sur ce qu’il faut installer, ne pas installer, ce qui est bien, ce qui n’est pas bien, ni comment il faut procéder pour y mettre tel logiciel. Je veux avoir le choix entre produit ouvert et produit fermé.
Le principe de régulation dont j’ai parlé ne vous l’interdit absolument pas.
Il interdit juste à un unique acteur d’avoir sous son contrôle toute la chaîne commerciale et d’interdire au consommateur tout changement de fournisseur par la suite.
Par exemple, une constructeur de l’entreprise A pourra commercialiser une machine utilisant le système d’exploitation de l’entreprise B avec le « store » de l’entreprise C pour vous livrer le produit « prêt à l’emploi » et « sans questions à se poser » que vous souhaitez.
Mais le consommateur doit toujours pouvoir conserver le droit de changer d’avis. Lui, ou celui à qui il revendra la machine d’occasion.
Pour ce qui est des firmwares, oui, ce sont les réparateurs qui vont se frotter les mains quand des firmwares tiers mal conçus ou mal installés provoqueront des pannes.
Pourquoi pensez vous que je fais la différence entre système d’exploitation d’un ordinateur et firmware d’un lave linge ?
Par définition, un firmware ou un driver sont étroitement lié au fonctionnement de bas niveau, donc étroitement liées au matériel. Elles sont donc logiquement du ressort du fabricant.
Bref, vous entrez dans une utopie de technophile, qui n’est pas le monde rêvé pour tout le monde
Absolument pas. Pour le consommateur lambda, ça ne changera pas leurs habitudes, à part pour ceux qui le souhaitent.
Par contre, au niveau industriel, pour les développeurs, pour la bonne santé du marché, cela change tout.