Commentaires : Coup de tonnerre : les chauffeurs et livreurs Uber et Deliveroo gagnent une bataille pour le statut salarié

L’Union européenne a adopté, lundi, une loi décisive pour protéger les droits des travailleurs des plateformes numériques. Uber Eats et Deliveroo pourraient bientôt être contraints de requalifier leurs livreurs indépendants en salariés.

Excellente nouvelle, il est grand temps d’empêcher ces entreprises de s’assoir sur les droits des travailleurs.

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Je pense surtout qu’il s’agit d’une décision financières pour les États.

Les 30% de marges ne vont plus aller chez les investisseurs, mais dans les caisses de l’URSSAF en cotisations diverses. Le travailleur, à la fin, aura moins que lorsqu’il était indépendant. L’entreprise se plaindra des contraintes de l’UE / la loi, le travailleur de s’être fait volé son status (après tout, l’indépendance c’est un pari qui doit rapporter plus pour être intéressant, aucun intérêt si tu es payé comme un salarié et que tu dois gérer tous les risques).

Je ne dis pas que c’est mieux, mais là c’est imposé non pas aux entreprises, mais aux travailleurs. Je vois bien un Uber créer un UberPrime, entité complètement indépendante de la première et « forcer » indirectement ses esclaves indépendants à prendre leurs gâches chez l’une et l’autre. Du coup, plus de lien de subordination et donc plus de salariat.
Au final, le rapport de force est toujours chez celui qui collecte les boulots à faire, le travailleur s’est juste fait avoir avec cette nouvelle « protection »…

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Le revenu moyen des livreurs de ces plateformes étant sous le SMIC, ils auront plus en étant salariés. Et ils auront une couverture sociale bien meilleure.

Ça c’est valable pour certains freelances, oui. Et ils choisissent ce statut. Pas pour les livreurs : là l’indépendance leur est imposée par les plateformes, et le but c’est que ça coûte moins cher à la plateforme tout en lui enlevant toutes les contraintes. Au détriment du salarié, qui en plus d’être payé au rabais a également une protection sociale au rabais, et ce alors qu’il fait un travail particulièrement dangereux (et le statut d’indépendant le pousse en outre à prendre encore plus de risque, puisqu’il est payé à la course et pas à l’heure…).

C’est bien pour ça que c’est requalifié en salariat, parce que dans les faits ils ne sont pas indépendants. Ils ne fixent pas leurs tarifs, ils ont un lien de subordination avec la plateforme… C’est juste du salariat déguisé pour faire sauter la protection sociale.

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Le problème est surtout que le principe du « livreur uber » a été dévoyé (au bon plaisir de Uber). A la base c’est pas censé être un job à plein temps, mais un bouche trou pour faire qq sous.
Demain, si tu passes salarié, ce n’est plus possible si t’as déjà un plein temps de cumuler les 2.
Demain, ça va couter plus cher forcement, et c’est pas Uber qui va payer hein, c’est vous (pas moi jamais ne j’utilise les services de livraisons).
Evidement que les Ubers et autres en abusent, mais c’est tout leur modèle qui est basé dessus, donc… c’est pas fait encore, j’imagine bien que les entreprises concernées vont user de tous les recours possible et faire trainer…

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En espérant que ces plateformes prendront enfin leurs responsabilités face aux nombreux accidents du travail liés aux exigences de rapidité et de rentabilité auprès de leurs livreurs. Beaucoup sont contraints à prendre des risques inconsidérés sur la route pour ne pas perdre de temps et l’inévitable finit trop souvent par arriver.

Les moins de 30 ans dans les centres et cliniques de rééducation, sont trop souvent des livreurs Uber Eats, Deliveroo… Un vrai carnage. Je les ai rencontrés personnellement. Pour certains, ils en sont à leur 2ème accident, mais comptent reprendre le travail quand même car ils n’ont pas le choix. Même avec une jambe ou un bras amoché.
Pas de couverture santé digne de ce nom comme pour les salariés. Les livreurs accidentés et blessés sont tout simplement rayés de la liste des « prestataires » et abandonnés à leur triste sort. Ce qui ressemble à une forme d’esclavage moderne.

Si la reconnaissance des livreurs et chauffeurs en tant que salariés est un progrès, ce n’est pas suffisant. Tous les blessés qui sont restés sur le carreau à cause des exigences de leur employeur de fait, doivent être indemnisés en fonction du préjudice subit. Et pour certains, il est énorme.

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Il faut ajouter dans ton calcul, les coûts faramineux de prise en charge par la collectivité des livreurs accidentés sans couverture sociale digne de ce nom. Environ 1000€ par jour, voir beaucoup plus pour les cas les plus critiques, pendant des mois (parfois plus), pour des centaines (des milliers ?) de livreurs. Pour certains, des gens devenus invalides, des handicaps à vie. Quand Uber, Deliveroo et compagnie s’étaient débarrassés d’eux et cherchaient de nouveaux larbins à soumettre à leurs conditions intenables et inéquitables.

Qui payait et paye encore ? C’est pas Uber, ni Deliveroo (qui d’ailleurs s’arrangent pour ne pas débourser d’impôts et ne pas contribuer à l’effort collectif), c’est nous. L’escroquerie n’avait que trop duré.

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Pour les impôts payés (ou pas) par ces sociétés c’est encore un autre débat.
Sur le coup indirect, c’est tout à fait juste, mais :
Ca a toujours existé, uber ou pas, y a toujours eu des livreurs de pizza qui « prenaient qq libertés » avec le code de la route, ça c’est pas Uber qui l’impose, c’est juste le besoin de fric. Plus tu livres, plus tu gagnes (et plus tu te plantes)

Ce que ça cache surtout, c’est la misère sociale grandissante. Quand tu dis « sans couverture sociale digne de ce nom », sans couverture sociale tout court. Ces métiers, maintenant, servent à entretenir la misère, la majorité des mecs qui bossent comme chauffeur n’ont pas le droit (clandestins, mineurs, …), sont exploités pour réussir à survivre.
Je ne me lance pas dans un débat sur l’immigration hein, c’est un fait, et faut pas avoir croisé trop de livreurs pour s’en rendre compte.

Donc je dis pas que c’est bien, mais qui dit contrat de travail, dit «  »« normalement »«  » droit au travail (j’ai mis beaucoup de guillemets hein), donc j’ai peur aussi qu’on rejette encore plus bas ces gens là, vers quoi… aucune idée, mais ça risque de pas être reluisant.

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Non, on est en plein dedans.

Faux. Tu oublies le statut de ces livreurs. Ça change tout. Uber et Deliveroo exigent un rythme intenable. Si le livreur n’arrive pas à tenir, il ne peut même pas subvenir à ses besoins élémentaires, se nourrir, payer un logement…
Là il n’est pas question de « fric », mais de survie des plus précaires à qui on impose un statut non viable, qui pour gagner une misère, doivent se mettre en danger. Le tout sans couverture sociale.

Il y a une pizzéria près de chez moi qui fait de la livraison sur le secteur. Le livreur en deux roues est salarié et payé à l’heure. Rien à voir avec un livreur Uber. Il bénéficie donc de la même couverture sociale que le cuisinier ou le serveur. Avec Uber et Deliveroo, les livreurs n’ont pas les moyens de vivre décemment, n’ont pas de couverture digne de ce nom, pas de mutuelle, rien. Ils n’en ont pas les moyens. La majorité d’entre eux survit avec moins que le SMIC et sous le seuil de pauvreté.
Les seuls à gagner dans l’histoire, ce sont les entreprises qui les exploitent, jusqu’à ce qu’il faille les remplacer par d’autres personnes précaires, quant un d’entre eux se retrouve accidenté sans indemnités.

C’est ni plus, ni moins qu’une forme d’esclavage moderne.
Les clients de ces trucs ont leur part de responsabilité. Perso, je refuse d’installer les applications de la misère d’Uber, Deliveroo et de toute cette clique qui devrait avoir du mal à se regarder dans un miroir.

Inutile de tergiverser, le sujet est clos pour moi.:wink:

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Exactement. Les équipement de protections deviennent obligatoirement fournis par l’entreprise (qui est responsable de leur mise à disposition et de leur usage), tout comme le maintient des équipement de déplacement (car oui, tu ne peux pas forcer le salarier à utiliser son matériel de déplacement personnel durant ses heures de travail). Il y a également la sécu, les 5 semaines de congés payés, les heures sup, les temps de coupure, les heures de nuit et j’en passe. Ça va couter cher aux plateformes mais ça va aussi permettre aux livreurs de se rendre compte qu’ils perdent énormément en étant indépendant.

Non, c’est bien pour ça que c’est pas censé être un « vrai job ».

Mais sinon on est d’accord, ces entreprises n’ont aucun intérêt, à part se faire des sous, et permettre à des miséreux de survivre. Ce n’est pas une avancée de société, et on on peut s’en passer sans pb.

Quand je vois tout ces services, ça me fait penser à Wall-e

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Mais même un second job venant en complément d’un vrai job, s’il a les caractéristiques d’un emploi salarié il est censé être payé au moins au SMIC… Le fait de ne pas être l’employeur principal ne libère pas l’employeur secondaire de ses obligations.

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Ça fait surtout penser à ça :

Les prétendues « assurances » accidents affichées par ces plateformes sont une honte.
Je cite : « …une assurance prévoit une indemnité complémentaire de 25 € par jour, dans la limite de 30 jours. »
Super, pour quelqu’un qui se retrouve handicapé, sans aucun revenu du jour au lendemain, sans mutuelle et avec des frais médicaux et de rééducation à assumer en partie… Ce n’est même pas une honte, c’est juste criminel.

Sans même parler des décès, des invisibles rayés d’un trait de la liste des livreurs « prestataires », sans 1 kopeck d’indemnité pour la famille, rayés des statistiques et parfois avec des enfants à charge. Comment a-t-on pu laisser agir ces entreprises de la misère aussi longtemps ?

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Aucun pb avec ça, si la loi n’est pas respectée c’est un pb. Et si la loi n’est pas assez claire, il faut la faire évoluer.
Mais il ne faut pas se voiler la face, 100% de ces livreurs ne deviendront pas des salariés.

Exactement, l’éléphant au milieu de la pièce c’est que ce genre de job est censé être un job étudiant ponctuel pas un « vrai » job…
Ça en dit très long sur la situation économique de nos pays, sur sa politique d’immigration ect.
Autre chose, la critique suivante :
« les coûts faramineux de prise en charge par la collectivité des livreurs accidentés sans couverture sociale digne de ce nom. »
En réalité quiconque touche une aide sociale est dans ce cas: une partie du coût de la vie de la personne est reportée sur la collectivité… De là plusieurs théories voisine de l’œuf et la poule cohabitent.
Les boîtes trouveraient elles des smicard à embaucher à Paris si derrière ils ne bénéficieraient pas d’apl/hlm ect ect? Vaste question…

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Je ne vois rien dans la proposition de régulation qui mentionne explicitement Uber ou Deliveroo (ce qui d’ailleurs ne serait pas possible légalement, Justicia omnibus). Donc pour limiter les abus de Uber ou Deliveroo, on force tous les autres métiers à finalement se plier au salariat. Et ça, c’est un mauvais coup pour les indépendants.

Techniquement, c’est à la justice de confirmer que les livreurs Uberveroo sont des salariés de fait et de requalifier leurs contrats, par à l’executif de pondre une loi qui change de facto le status de tous les indépendants, qui n’ont aucun rapport avec les livreurs. Et pour eux, le statut de salarié, c’est 30% de moins de revenus.

La loi passée, les sociétés filoutes la contourneront comme d’hab (voir mon message précédent pour une des techniques utilisés, légalement) et rien n’aura changé pour les esclaves sinon qu’ils se seront, en plus, fait entubé par les gouvernements, à devoir être prélevé des charges sociales et patronales alors qu’ils n’auront jamais la possibilité d’exercer leurs droits.

Si tu regardes le gagnant et les perdants, tu as un gagnant: l’État, un pseudo perdant: Uberveroo (qui va tourner casaque dans le mois qui suivra la loi et trouvera un autre moyen d’entuber les livreurs), et des millions de perdants: les livreurs et les autres indépendants.

Et tout ça sous couvert de « On vous protège, voyons » histoire de faire passer la pilule.

Techniquement, c’est l’assurance de l’automobiliste ou du motard qui a estropié le livreur qui paye, ou, si le livreur est en tort, c’est sa responsabilité civile et/ou garantie sécurité (quelque soit le terme de l’assurance). Mais tu as raison, beaucoup d’automobilistes conduisent sans assurance, ne sont pas solvables de toute façon et les assurances, au final, c’est nous qui les payons.

Non, on force tous les métiers pratiqués sous forme de salariat déguisé à passer aux salariat. Ça ne menace aucunement ceux qui sont réellement des indépendants.

Non, les assurances personnelles ne couvrent pas forcément les accidents professionnels : Est-on assuré quand on utilise son véhicule personnel pour le travail ? | Service-Public.fr

En général, pour un salarié, l’employeur a une assurance qui va couvrir leurs déplacements professionnels. Mais quand on est indépendant, ce n’est pas le cas, il faut avoir souscrit une assurance spécifique, et ce aussi bien pour les dommages qu’on subit soi même que pour ceux qu’on infligerait éventuellement à d’autres. Et ça concerne les dommages matériels, mais aussi les dommages corporels. Ce que beaucoup de livreurs ne font pas, parce qu’ils sont mal payés et mal informés.

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Être livreur sur ces plateformes n’est pas un « job », c’est être sous-traitant, c’est bien la le problème.
Le livreur doit tout fournir lui même pour son client uber/deliveroo/Co exclusif, et être le plus disponible possible.
Exit donc le principe de travail d’appoint ou autre, c’est sur biens de bords une machine à blanchir le travail au noir, à faire fondre les cotisations sociales des plateforme mais c’est aussi une réserve de travailleurs des plus démunis prêt à beaucoup pour survivre.
Impossible pour ces derniers de faire le poids fasse à leur client exclusif, je rappel les raisons du droit du travail ?
L’histoire se réécris alors que le droit du travail est déjà en vigueur … quel paradoxe.

On n’a ni Uber ni Deliveroo dans mon petit bled, et les quelques tentatives sur ce modèle ont rapidement échoué. Par contre on a de plus en plus d’indépendants qui tapinent pour le compte de grosses agences immobilières, moyennant de temps en temps une prime lorsqu’ils réussissent à louer ou à vendre un bien (par ici, on préfère enjamber le parasitisme des agences et le proprio qui loue en agence est assuré de voir son bien rester vide des années). Donc, pas de fixe, une prime de temps en temps (la part du lion c’est pour le vrai patron qui t’a bourré le mou comme quoi tu es ton propre patron), le gogo fournit la bagnole, les frais d’essence c’est pour sa pomme, il paie ses charges et il ajuste le bonheur de voir sa tronche et so nom sur les affiches « à vendre/à louer » accolées aux baraques et aux balcons. Mais comment peut-on entrer dans de telles combines ?