Ce que j’entends par « on vit au-dessus de nos moyens », c’est bien que le niveau de vie en France est très supérieur à ce qu’il serait sans l’exploitation des ressources et de la main d’œuvre à bas coût des pays bien plus pauvres que la France.
On a connu grâce à cette exploitation un boom de notre niveau de vie il y a quelques décennies, qui s’est traduit notamment par une explosion du taux d’équipement en de nombreux appareils ménagers, en voitures, etc…
Mais cette hausse de niveau de vie était en grande partie artificielle (une partie venait aussi des progrès techniques), puisque reposant sur un différentiel de salaire entre pays, différentiel qui, du fait justement de son exploitation, ne pouvait que tendre à se réduire.
Donc aujourd’hui, clairement beaucoup n’ont plus les moyens de tenir le niveau de vie qu’on avait avant. Et ça, c’est bien parce que c’était un niveau de vie impossible à tenir…
Et ça va être de pire en pire, car l’écart de niveau de vie entre les pays pauvres et les pays riches va continuer à se réduire, et qu’en plus le niveau de vie moyen mondial va de plus en plus être pénalisés par les conséquences de la surconsommation (pénuries, coût de la lutte contre les conséquences du dérèglement climatique, coût de la pollution…).
La bonne nouvelle, c’est qu’on peut en partie compenser cette baisse en consommant plus intelligemment. Car énormément des biens sont sous-utilisés et gagneraient largement à être partagés. Typiquement, sur l’électroménager, on n’a pas besoin d’avoir tous notre machine à laver, notre aspirateur, notre lave-vaisselle… Partager ces équipements entre voisins permet de continuer à profiter du confort qu’ils apportent, pour un coût fortement réduit, et sans trop d’effort. Avec un peu plus d’effort, il peut en être de même pour la voiture. Le chargeur du téléphone, puisque c’est le sujet ici, on n’a pas besoin d’en avoir autant (voire plus) que de personnes dans le foyer… Les outils en tous genres, pareil, ça peut se partager… Mais pour ça va falloir sortir de l’égoïsme, de l’individualisme et du culte de la propriété privé. On n’en prend pas le chemin, bien au contraire…
Et bien sûr, en plus du partage, il faut aussi faire durer. On a des quantités énormes de biens de consommation qui sont jetés chaque année alors qu’ils pourraient encore servir, et parfois encore longtemps. Mais là encore, ça nécessite un changement d’état d’esprit…