tu sous-estime les fourmis qui sont la depuis beaucoup plus de temps que nous, tu serais étonné de la performance civilisationnelle (agriculture, élevage, gerarchie etc) qui elles on bâti, même sans notre technologie basée sur l’invention du feu
le langage articulé, l’écriture, les mathématiques, la capacité de projeter des scénarios complexes… c’est vraiment la marque forte de notre espèce. Mais… et c’est là que ça devient intéressant… rien de tout cela n’est né de rien. Chaque brique s’enracine dans une continuité évolutive.
Les bonobos emploient des gestes et des vocalisations précises pour se coordonner, les dauphins utilisent des « sifflets-signature » qui fonctionnent comme des noms propres, les abeilles dansent pour coder des coordonnées spatiales. Ce n’est pas une syntaxe à notre manière, mais c’est déjà symbolique.
Les corbeaux de Nouvelle-Calédonie plient des brindilles en forme de crochet, étape par étape ; les macaques au Japon lavent leurs patates dans la mer en transmettant l’habitude aux plus jeunes. Planification ? Présente. Culture ? Aussi.
Les éléphants veillent leurs morts et les loups modulent la chasse selon le vent : évaluations sociales et affectives … peut-être moins ciselées que les nôtres, mais bien réelles.
Ce qui nous distingue, donc, ce n’est pas tant l’existence de ces capacités que la manière dont elles s’entrelacent et l’échelle à laquelle elles opèrent. Le duo langue-écriture a rendu notre mémoire collective presque illimitée… les maths nous ont offert un télescope braqué sur le cosmos et, oui, des armes terribles. Mais la racine est partagée : le besoin de représenter le monde et de nous coordonner.
C’est là que l’avertissement de Rabelais résonne fort : « science sans conscience… ». La faculté de modeler l’avenir ne suffit pas il faut la volonté de le faire sans piétiner les autres formes de vie, humaines ou non. Le défi n’est pas de revendiquer un trône d’unicité, mais de cultiver la responsabilité qui découle de cette petite avance.