Commentaires : Apple sur le point d'être sanctionnée par l'UE pour abus de position dominante

Non, ce ne sera pas simple en effet et comme je l’ai dit plus haut j’espère que les arguments des juges seront bétons. J’ai hâte de voir ça, cela pourrait être intéressant.

Je ne vois pas de problème avec les 30%.
C’est la moyenne basse de la marge de mon grossiste informatique.
Entre le prix d’un article sortie d’usine et la mise en vente, il y a des tonnes d’intermédiaires.
Le grossiste c’est Apple.
Il achète en masse un carnet d’adresse potentiel pour ses clients.
Il empoche 30% et ça ne me choque pas puisque dans le monde du commerce, c’est juste la norme.
Quand vous achetez une voiture, vous ne vous demandez jamais combien elle coûte à fabriquer et combien chacun se prend de marge…
Vous seriez surpris des chiffres

Ton grossiste informatique, ce n’est pas juste un intermédiaire de paiement.

Ton grossiste informatique, il a un stock. Un stock, ça a un coût, parce qu’il faut des locaux pour l’entreposer, parce qu’il faut l’assurer (vol, incendie, perte lors du transport…), parce qu’il peut se déprécier (invendus qui perdent de la valeur au fil du temps). C’est également lui qui supporte le coût des éventuels impayés de ses clients (si tu lui achètes une GeForce mais que tu la payes pas, lui il va quand même payer ta GeForce à nVidia).

Dans le cas où quelqu’un souscrit à un abonnement Spotify depuis iOS, Apple se limite à un rôle d’intermédiaire de paiement. Elle n’a pas de stock qui se déprécie (elle n’a pas acheté à l’avance des abonnements à Spotify), elle ne prend strictement aucun risque (et notamment en cas d’impayé, c’est pas Apple qui va perdre le montant de l’abonnement, mais bien Spotify, y compris sur la période d’abonnement déjà consommée par le client).

Le rôle d’Apple dans cette transaction, il est comparable à celui d’un PayPal ou d’un Stripe. PayPal prend environ 3% de commission, Stripe prend 1.5%…

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C’est bien vrai ce que tu dis.
Apple n’a qu’une boutique virtuelle avec des serveurs partout dans le monde, du personnel pour les sauvegardes, les mises à jours, l’upgrade ou les réparations. Il y a les agens du contrôle qualité des applications, les graphistes qui créent les pages des applications dans toutes les langues.
Après tu as raison, ça doit être moins cher que du stock physique. Mais c’est pas zéro euros non plus.

Et Apple n’offre pas gratuitement l’accès à cette boutique pour les développeurs. Ils doivent payer un abonnement annuel pour pouvoir y publier des applications, ils doivent acheter une machine Apple pour pouvoir les développer et, quasi-obligatoirement, ils doivent avoir un iPhone pour les tester.
Mais surtout, cette boutique est un argument de vente pour la Pomme vis-à-vis des acheteurs d’iPhone. Et Apple se fait beaucoup d’argent sur la vente de ses téléphones portables. Il n’y a aucune raison pour que les développeurs soient forcés de passer par sa boutique et, donc, de devoir lui payer une taxe sur leurs revenus, sans avoir aucune alternative. C’est comme si tu étais propriétaire d’un local commercial, que tu le louais à une société qui fabrique un produit, et qu’en plus du loyer tu exigeais un pourcentage de leur revenus.
Spotify aussi à des charges importantes (serveurs, personnel, etc.) et leur application est un argument pour certains clients pour acheter un iPhone. Et pourtant, ils ne demandent pas à Apple un pourcentage des revenus sur chaque iPhone vendu. Forcément : eux ne sont pas en situation de position dominante, ils n’ont pas un monopole, donc ça leur est impossible (et tant mieux !).

Finalement, et c’est le point le plus essentiel, le problème n’est pas le montant de la commission qu’Apple demande. C’est que les développeurs n’ont aucun autre choix que de l’accepter et se plier à toutes les conditions d’Apple (par exemple : ne pas pouvoir rediriger l’utilisateur vers leur site Web où il pourra conclure un abonnement). Bien sûr qu’Apple est en droit de demander une commission pour les services qu’elle offre avec sa boutique, mais le fait que celle-ci soit un passage obligé crée une situation de position dominante qui nuit aux développeurs et, in fine, aux utilisateurs. Si demain la Pomme dit : « bon, maintenant c’est 60% de commission », que se passera-t-il ? Eh bien les développeurs n’auront pas d’autre choix que d’accepter (ils ne peuvent pas aller voir ailleurs) et sans doute qu’une bonne partie d’entre eux augmenteront leurs prix. Tout ça parce qu’Apple le décide.

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Il n’y a absolument aucune raison que les coûts d’Apple pour la gestion du système de paiement soient d’un ordre de grandeur supérieur à ceux de PayPal ou Stripe.

En fait, à moins que ce soient des incompétents chez Apple, ils devraient même être inférieurs, puisque là où le système Apple est cantonné aux applications développées avec le SDK Apple, PayPal et Stripe fournissent des outils pour intégrer leur système de paiement quasiment dans n’importe quelle application sur n’importe quel OS. Et sur n’importe quel site web. Et PayPal fournit en plus un service de portefeuille, avec des fonctionnalités supplémentaires, et donc forcément des coûts en plus.

Donc x10/x20 sur les commissions, c’est totalement injustifié.

Et c’est exactement parce que ces taux de commissions sont totalement injustifiés qu’Apple interdit l’utilisation de tout autre moyen de paiement dans les applications : elle sait très bien que face à la concurrence, son offre à 30% de commission ne serait absolument pas compétitive, et malgré son avantage d’être le moyen de paiement natif de la plateforme, personne ne l’utiliserait…

D’ailleurs, on le voit très bien, aussi bien sous Android que sous iOS, dès qu’un paiement dans une application entre dans un cadre où les moyens de paiements tiers sont autorisés (sous iOS, c’est autorisé pour la vente de biens physiques, sous Android c’est autorisé pour tout ce qui est utilisable en dehors d’une application mobile [sauf éléments de jeux], donc notamment les abonnements de streaming, puisqu’ils sont utilisables dans d’autres environnements), l’application propose ces moyens de paiement plutôt que le moyen de paiement Google ou Apple. Parce que 30% de commission ce n’est absolument pas compétitif.

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@HAL1 et @MattS32 : C’est la base du commerce. Faire du profit au maximum et tant que çà marche, on continue. On va pas se priver non plus.
Il y a bien des gens qui achètent à prix d’or une table en palette recyclée parceque c’est dans un magasin DESIGN. Le prix des matériaux et la 1/2 heure pour la réalisation ne justifient certainement pas non plus le prix X1000 du meuble.

Jusqu’à maintenant, personne ne s’en plaignait des 30%. Beaucoup de sociétés ont fait un max d’argent. Le fait qu’il n’y ai pas d’autre boutique que l’applestore sur un appareil Apple, je ne vois pas le problème.
Dans ce cas là, pourquoi acheter sur le site de la FNAC un bouquin alors qu’on devrait pourvoir l’acheter où on veux mais que j’aille le chercher à la FNAC parceque c’est plus près de chez moi.
Euh What ???

À condition que ça soit fait dans le respect des règles encadrant le commerce… Et si la CE a accepté d’instruire la plainte de Spotify, et s’apprête à sanctionner Apple, c’est que visiblement ces règles n’ont pas été respectées…

L’une des raisons de ces règles, c’est notamment d’éviter qu’une entreprise disposant d’une grande puissance grâce à des marchés où elle domine puisse en profiter pour aller conquérir n’importe quel autre marché en piétinant les acteurs déjà en place.

Et c’est justement la ligne rouge qu’elle semble avoir franchi sur le marché du streaming de musique. Sur un marché où les principaux acteurs présents étaient là depuis près de dix ans, et où les clients potentiels avaient donc souscrit depuis longtemps à un abonnement sur une plateforme existante, comment expliquer qu’Apple ait pu débarquer avec une offre n’apportant aucune innovation, sans aucun avantage tarifaire pour le client, et rafle en quelques mois des dizaines de millions d’abonnés ?

Simple, elle a profité de la puissance qui lui apporte sa position dominante sur les smartphone et les tablettes :

  • son service ne subit pas les 30% de commission qu’elle impose a ses concurrents,
  • elle a préinstallé Apple Music sur tous les appareils qu’elle vend,
  • elle a en plus offert des mois d’abonnement gratuits avec les appareils, poussant les clients des concurrents à résilier au moins le temps de cet essai gratuit… au terme duquel la tacite reconduction et la simplicité qu’il y a à rester sur le même service plutôt que de rebasculer sur un autre fait que même si le service n’est pas meilleur, beaucoup sont restés dessus…

Un service Pear Music, lancé en même temps qu’Apple Music, mais par une société indépendante, n’aurait jamais raflé autant d’abonnés en aussi peu de temps sans proposer une offre vraiment meilleure ou vraiment moins cher que les acteurs déjà en place…

Et c’est aussi pour ça que Spotify ne se plaignait pas des 30% avant mais s’en plaint maintenant. Tant qu’il n’y avait pas Apple Music, ces 30% étaient un problème pour les clients iOS de Spotify (qui payaient du coup 14€ par mois au lieu de 10€), pas pour Spotify : il touchait bien ses 10€ par mois après la commission d’Apple, et tous les services de streaming étaient logés à la même enseigne, puisque tous soumis aux règles d’Apple. Ça ne créait donc pas de distorsion de concurrence. Le fait qu’Apple arrive sur le marché a par contre créé une distorsion de concurrence, en faveur d’Apple.

Aucun rapport…

Mais justement, tu peux acheter tes bouquins où tu veux…

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Alors manifestement tu ne lis pas les réponses de MattS32 et les miennes. Dommage. :man_shrugging:

Trop long, pas lu… Non je déconnes :stuck_out_tongue_winking_eye: :yum:

J’ai moi même testé Apple music, de même que spotify et Deezer et finalement je n’ai rien choisi.
J’ai juste payé une application de radio : Radio.fr prime (pour virer les pubs) et çà me suffit très largement. Aucun rapport je te l’accorde.

Mais à l’utilisation des mois gratuits, il est vrai que j’ai préféré Apple Music. Pas parceque c’est Apple ou moins cher vu que je n’ai pas payé mais c’est super simple, çà marche bien et le son est bon.
Spotify je n’ai pas du tout accroché à l’interface, aux choix non pertinent de musiques qu’on me propose en fonction de mes écoutes. J’écoute que de l’électro et on me propose de la funk, des musiques POP années 80 et autres trucs que je n’écoutes pas.
Sur Deezer, c’était carrément mieux et sur Apple music, le TOP des propositions.
Après je n’utilise pas du tout les podcasts car quand çà parle sur une radio, je zappe de station.