Le géant Airbus a présenté, mardi lors de son sommet annuel, sa feuille de route pour une nouvelle génération d’avions monocouloirs qui seront plus économes en carburant, avec des ailes repliables.
Il faut rendre à César ce qui est à César, les portes et ailes repliées, c’est Boeing qui l’a fait en premier, et en vol en plus.
Boeing a surtout réinterprété les éléments largables en vol, pour gagner du poids, donc de la consommation, histoire de voyager un peu plus léger. Car, avant Boeing, on l’a oublié, il y avait McDonnell Douglas qui avait des portes de soute largables qui pouvaient embarquer un ou deux passagers dans le même temps, histoire de gagner encore un peu plus… Z’ont toujours été pingres chez Douglas, dès qu’il y avait matière à gratter quelques sous… (Oui, je plaisante !)
Plus sérieusement, les ailes repliables existent déjà sur le Boeing 777X, dont les premières livraisons ont été repoussées à 2026, la faute à des problèmes de fissures sur les supports des moteurs (le moteur largable, probablement aussi une piste à suivre, les aérostats larguent bien des sacs de sable ; j’déconne !)…
En plus, ça consomme vachement moins de kérosène une fois le moteur largué
Ca vole moins bien aussi, évidement…
Aucun mot sur le coût unitaire, les performances, le niveau sonore, le confort à bord… Non, tout ce qui importe visiblement c’est le carbone, ennemi invisible et omniprésent. Ce programme semble plus répondre à une commande politique qu’à un besoin opérationnel ou au progrès technique. Les constructeurs chinois et russes s’apprêtent à entrer sur le marché mondial, avec des objectifs bien plus terre à terre, eux.
Réduire la consommation de carburant est bien à la fois un besoin opérationnel (réduction des coûts d’exploitation, réduction de l’empreinte carbone, réduction de la pollution) et un progrès technique.
Détrompe toi. Un avion n’a pas besoin de beaucoup de puissance une fois le décollage et la prise d’altitude passés (poids maxi et énergie potentielle a engranger). Une fois en vol de croisière, la puissance nécessaire chute drastiquement!
Bon, si on rate l’atterrissage, une remise de gaz sera un poil plus délicate, même si l’avion est bien plus léger!
Alors là c’est fin… fallait la faire et il l’a faites bien joué
Détrompe toi. La conso est un critère clé car cela fait partie des coûts incompressibles les plus importants et les prévisions ne sont vraiment pas bonnes sur les coûts futurs! Le TCO est la base du choix des compagnies.
Oui! Le transport aérien est et restera un gros pollueur. On parle souvent des bateaux mais au kg transporté, les avions sont plusieurs milliers de fois plus polluants (et pas que le CO2, il y a toutes les particules et l’ensemencement qui jouent aussi). Si tu veux quelques chiffres assez effrayants: jusqu’à 40000 vols par jour sur l’Europe (zone ECAC plus précisément), une moyenne de 2 à 4 l/100 par passager. Le CO2 se compte en centaines de milliers de tonnes par jour!
Alors oui, il y a du green washing et des pressions politiques. Mais il faut vraiment que le transport aérien évolue.
Bah, l’atterrissage c’est toujours le plus délicat. Une bonne grosse catapulte, un vol parabolique, ça demande pas trop d’énergie non plus, mais c’est toujours l’atterrissage le problème, les clients n’aiment pas trop être pressés à l’arrivée (par contre, une fois l’avion au sol, si toutes les fenêtres s’ouvraient, ils sauteraient direct).
Il faut alors supprimer les clients => plus de problème!
J’en parle aux motoristes de Airbus que je vois la semaine prochaine… Ils vont peut-être devoir changer de boulot avec un concept novateur comme ça.
Par contre, j’ai un peu peur que les clients n’apprécient pas de passer de 2000G pour le catapultage à 0G pour la parabolique…
D’où l’intérêt de supprimer les clients. Hop, problème réglé.
« Mais il faut vraiment que le transport aérien évolue »
Il faut que le trafic aérien évolue, ou il faut que les consommateurs évoluent ?
Quand on voit le nombre de jeunes qui prennent l’avion x fois par an pour s’offrir de simples week-ends à l’étranger, pour en plus juste se prendre en selfie devant quelques monuments car ils n’ont pas le temps de réellement visiter…
Sans parler des achats de fringes au dernier moment, depuis la chine, avec livraison express avion, car il faut se faire livrer avant l’anniversaire de la copine, fringue qui en plus sera retournée après avoir été portée une fois au motif que « c’était pas la bonne taille »…
Il m’est déjà arrivé, rarement, d’être pressé de descendre à l’atterrissage, mais uniquement les fois où j’avais une correspondance trop courte (comme par exemple à Francfort avec Lufthansa où l’aérogare est immense avec ses couloirs et ailes très longs, ou à Roissy où un avion atterrit ) CDG1 et qu’il faut cavaler à CDG2 en moins d’une heure).
L’un n’exclut pas l’autre.
Moi j’ai déjà vu cette merveille d’ingénierie que sont les ailes repliables, ça a même été déployé à grande échelle par l’industriel Mattel.
Il y a des présentations détaillées des modèles en circulation faites par Florence Foresti, c’est consultable facilement sur internet.
« Les matériaux utilisés pour la fabrication des futurs appareils évoluent […]. Ces derniers offrent non seulement un gain de poids mais aussi une meilleure recyclabilité. »
Ok pour le gain de poids, mais il est aujourd’hui totalement faux de parler d’une meilleure recyclabilité pour ces nouveaux matériaux.
Le CFRP est déjà utilisé en quantité importante par Airbus et Boeing pour la construction de leur avions de dernières générations, uniquement avec de la fibre vierge non recyclée.
Ces polymères à base de carbone ne sont aujourd’hui pas recyclés. Leur process de recyclage est encore à l’étude et s’avère soit très complexe soit energivore, et non sans impact sur la fibre. Le potentiel de réutilisation d’une fibre recyclée est davantage limité que l’aluminium par exemple.
D’ailleurs même le recyclage de l’aluminium aero par ex, plus simple que pour le crfp, n’est aujourd’hui pas optimal: un alu aero ne sert pas à refaire un avion… Pareil pour l’automobile.
Bref il est difficile également de parler d’avion plus durable quand il est fabriqué avec un matériau au potentiel de recyclage limité, embarquant maxi 10% de Saf, et monocouloire donc du court courrier pour la balade du weekend…
On est d’accord.
Le problème est comme d’habitude la quantité. C’est aussi une spirale infernale: ça coûte de moins en moins cher parce que ça se démocratise, donc il y a de plus en plus de gens qui en profitent…
Malheureusement, les réflexes et les envies ont été créés, et il n’est pas vraiment facile de revenir en arrière.
J’ai décidé il y a une vingtaine d’années (depuis que je travaille dans l’aérien) de ne plus prendre l’avion ni d’acheter des cochonneries chinoises livrées par avion mais ce n’est pas facile! Surtout quand je vois les employés de mon client principal qui ont droit à des « billets GP » et qui donc prennent l’avion 1 ou 2 fois par an et qui chaque fois me raconte leur voyages.
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Toujours peur de ce qui vole ces Gaulois, mais il faut pourtant se rapprocher de la liberté et de la sobriété des oiseaux, plus grands migrateurs terrestres, dans un secteur aérien stratégique face à l’urgence climatique et de souveraineté.
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