Selon la directrice de l’information de France 2, Arlette Chabot, Christophe Hondelatte n’aurait pas supporté un portrait de lui paru vendredi 28 janvier dans “Libération”, et il aurait décidé de ne pas présenter le journal. Il a été déchargé de sa fonction.
Le journaliste Christophe Hondelatte, qui vient d’être déchargé de sa fonction de présentateur du journal de 13 heures sur France 2, avait tenté d’insuffler à cette plage d’information de la mi-journée l’énergie qui est un des traits marquants de son caractère.
Appelé à présenter ce journal, à la fin du mois de juin 2004, Christophe Hondelatte, 42 ans, avait introduit, à sa prise de fonction en septembre, plusieurs modifications de forme dans cette plage d’information, qui lui donnaient un ton nouveau.
Au lieu de rester assis, Christophe Hondelatte présentait son journal debout et sans cravate, depuis un plateau situé au cur de la rédaction. Chaque jour, un débat opposait deux invités sur une question d’actualité. Le journaliste concluait régulièrement son intervention par une formule inédite et controversée : “Gardez la pêche !”
Une formule à l’image du personnage, tout en énergie et en enthousiasme à l’écran.
Christophe Hondelatte a été remercié après avoir été remplacé inopinément par son confrère Benoît Duquesne pour la présentation du journal de la mi-journée du vendredi 28 janvier.
“PAS EN ÉTAT PSYCHOLOGIQUEMENT DE CONTINUER”
Selon la directrice de l’information de France 2, Arlette Chabot, M. Hondelatte n’aurait pas supporté un portrait de lui paru le même jour dans Libération, et il aurait décidé de ne pas présenter le journal. Ce portrait de Libération évoquait justement le côté colérique du journaliste et ses menaces de démission à répétition.
La dernière page du quotidien, titrée “Faculté cathodique”, présente un Christophe Hondelatte qui tente “d’imposer son style boy-scout au 13 heures de France 2” et fait “le grand écart entre sa foi et sa vocation précoce d’animateur”.
Le décrivant “sympathique” selon les uns, “horripilant” selon les autres, Libération décrit un journaliste “individualiste” rêvant d’une “actualité heureuse”, et menaçant de “se casser” quand apparaissent des désaccords avec la rédaction. “Présentateur, c’est du vent, c’est du fast-food”, affirme Christophe Hondelatte dans cet article, où il ajoute : “Quand je serai au placard, (…) je ferai des reportages pour ‘Envoyé spécial’.”
Arlette Chabot a affirmé dans l’après-midi : “Le présentateur n’est pas en état psychologiquement d’assumer à nouveau [la] pression” de la présentation du JT.
Avant d’être invité à présenter celui de France 2, Christophe Hondelatte était pourtant un habitué du journal d’information de la mi-journée, mais à la radio, sur France-Inter puis RTL.
Il avait d’ailleurs alors déjà un pied dans France 2, où il présentait en deuxième partie de soirée une série mensuelle intitulée “Faites entrer l’accusé”, dans laquelle il revenait sur de grandes affaires criminelles.
UNE LONGUE EXPÉRIENCE DE RADIO
Né à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) le 17 décembre 1962 dans une famille de cinq enfants, il milite durant sa vie lycéenne à la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC). Il étudie à l’Institut d’études politiques de Bordeaux et, après avoir été tenté par la magistrature, succombe au virus du journalisme radio.
Après des premières armes à la radio municipale Radio-Bayonne, il enchaîne stages et piges, avant d’être finalement intégré à Radio France. Il débute à Radio France Pays basque en 1985, devient grand reporter à France Info, qui l’envoie en 1989 couvrir la chute du mur de Berlin, et rejoint France-Inter en 1990.
De 1993 à 1994, il prend un congé sans solde pour enseigner le journalisme à l’université de Phnom Penh.
Présentateur d’“Inter Soir”, à 19 heures, sur France-Inter, de 1996 à 1999, il passe au journal de la mi-journée, pour le “13-14”, le 30 août 1999. En septembre 2000, débauché par Olivier Mazerolle, alors patron de l’information de RTL, il passe à cette radio privée, où il présentera également le journal de la mi-journée.
Père d’un enfant, Christophe Hondelatte est président de la Scène nationale de Bayonne et du Sud aquitain.