L’idée étant de mutualiser les technologies (par exemple, le P120 qui servira de propulseur d’appoint d’Ariane 6, servira aussi de premier étage pour Vega C), la chaîne de production est de toute façon en partie partagée…
Arianespace a reconnu que l’erreur avait été faite en Italie, lors de l’assemblage chez AVIO, deux fils ont été inversés. Donc comme je disais, c’est connu, fabrication italienne = mauvaise qualité.
C’est tout le problème. Quatre fusées différentes avec une chaîne d’approvisionnement de centaines d’entreprises différentes dans plusieurs pays d’Europe. Comment contrôlez-vous l’assurance qualité avec un tel programme logistique en place? D’autres fabricants construisent des fusées à l’intérieur d’un bâtiment à partir de zéro avec du personnel technique disponible à tout moment. Si Ariane 6 et Vega C développent des problèmes de moteur, un vol vers l’Italie est nécessaire. L’ensemble Arianegroup a besoin d’une approche différente.
Ça rappelle l’épisode Beagle 2. Quand la mission était en cours et approchait de Mars, la presse parlait de la sonde européenne qui s’apprêtait à atterrir, en laissant même sous-entendre qu’il s’agissait d’une sonde française. Mais aussitôt l’échec connu on ne parlait que de « la sonde anglaise qui a échoué » !
Rien n’est prévu pour tenter de récupérer les satellites ? On fait tout exploser et basta ?
Pas de cellule protégée pouvant revenir toute seule avec son chargement ?
La coiffe ayant déjà été éjectée au moment du problème, les satellites n’étaient pas (plus) protégés. Ils se sont consumés dans l’atmosphère terrestre, et on ne sait même pas hyper-précisément où (dans l’Atlantique Nord à hauteur du Canada… Mais c’est grand). En sachant qu’il ne reste probablement que quelques pièces tordues par la chaleur.
Emprisonner les charges utiles dans un caisson blindé capable de revenir sur Terre les soumettrait à de gros efforts de décélération aussi… Sans oublier le plus évident : la capacité du lanceur serait affaiblie d’au moins 50%
Les espagnols ont confirmé que le satellite SEOSAT-Ingenio n’était pas assuré.
La camelote européenne dans toute sa splendeur.
Heure ment qu’il reste les américains et les chinois.
Il y a eu plus d’échecs au lancement chez les américains et chez les chinois que chez les européens cette année.
La longue marche chinoise a connu plusieurs échecs mais les Américains n’ont eu aucun échec cette année. Où obtenez-vous ces informations? Sentinel-6 a été lancé avec succès hier, l’équipage un et le démo sont arrivés sains et saufs, etc. VV16 a détruit quelques satellites cubiques américains qui n’ont pas réussi à se déployer et le VV17 est un échec complet. Si vous ajoutez le VV15 Falcon Eye, cela poserait trois problèmes opérationnels au cours des trois derniers vols sur Vega.
Astra est un lanceur américain, échec cet été. LauncherOne de Virgin Orbit est un lanceur américain, échec au printemps dernier. Electron de RocketLab est un lanceur américain, échec cet été.
Je pense avoir de bonnes informations ^^ C’est un peu mon métier en fait.
VV16 est une réussite intégrale pour Vega. Les 2 CubeSats qui n’ont pas réussi à être éjectés (c’est d’ailleurs bien dommage) ont été amenés sur la bonne orbite, et le lanceur n’est pas en cause (c’est le déployeur… qui n’est pas la responsabilité de Vega).
Vous citez deux véhicules considérés comme des prototypes (pas encore opérationnels) et un échec opérationnel réel. Virgin et Astra testent toujours leurs véhicules. Le but d’un développement est de trouver les pannes et de les corriger avant que le véhicule ne devienne opérationnel. Vega, (un véhicule opérationnel transportant une charge utile contractuelle) a eu trois problèmes au cours des trois derniers vols. Je déteste Arianespace parce que l’ESA et l’UE les protégeront à tout prix. ISAR Aerospace a de meilleures chances de devenir un véritable acteur sur le terrain en ayant une main-d’œuvre plus réduite, moins de logistique et une construction uniquement en Allemagne. Malheureusement, ils échoueront car ils ont déjà reçu les enfants de la mort d’Airbus. Limitons la concurrence intra-européenne en achetant la concurrence. Ariane 6 aura 600 entreprises différentes de 13 pays différents assignées pour fournir des fournitures. Si un câble d’Avio a causé une panne d’un Vega, imaginez à quel point il sera difficile de fournir un contrôle de qualité à plus de 600 entreprises.
Je vous répondais surtout sur la fameuse absence d’échecs américains, qui en fait n’en est pas une. RocketLab a souffert d’un échec opérationnel cet été, et même si les deux autres peuvent faire partie des « pertes et profits » pour le développement, on ne tente pas un vol orbital sans certitudes (parce qu’on y prend des mois et c’est pas gratuit). Mais passons.
Il n’y a pas eu 3 échecs Vega, continuez de croire que VV16 est un échec si vous voulez mais vous serez bien seul.
L’UE ne protège pas Vega (Arianespace et l’ESA oui, puisque bon c’est eux qui ont développé et opèrent le lanceur). Quant à ISAR, permettez moi de sourire pour le moment : le NewSpace c’est très bien mais 90% des entreprises ratent la dernière marche qui est celle de la mise en opération du lanceur. Donc on parlera volontiers d’ISAR quand ils auront une fusée orbitale et qu’elle fonctionnera. Vega c’est tout de même 15 réussites sur 17 vols. Il y a des problèmes et il ne faut pas se voiler la face, il faut les comprendre et les corriger d’urgence. Qu’il y ait énormément d’acteurs européens du spatial et que ça puisse être un frein pourquoi pas, c’est un argument régulièrement entendu dans l’industrie. Mais que ça puisse être un défaut qualitatif, ça n’a pas de base. Ariane 5 est un incroyable conglomérat de sous-traitants, et ça fonctionne très bien niveau contrôle qualité (idem pour Airbus avec les avions etc). La qualité c’est surtout un ensemble de process à mettre en place !
C’est le problème. Nous attendons qu’une autre société développe une nouvelle technologie, puis nous devons courir pour rattraper le retard. Je suppose qu’il est normal d’attendre que l’ISAR développe sa fusée qui sera lancée de la mer du Nord vers des orbites polaires avec une meilleure performance que Vega. J’imagine qu’il est normal d’attendre également que Blue Origin commence les vols de New Glenn à un coût inférieur à celui d’Ariane 6 et de permettre à Spacex et à Blue Origin de dominer le marché des lancements lourds avec une technologie réutilisable à laquelle l’ESA n’a pas accès. L’ESA et ArianeGroup savent qu’ils sont en difficulté. Le rapport de la Cour des comptes française, les modifications apportées aux règles de retour géographique et d’autres changements organisationnels le prouvent. L’Europe ne respecte pas la concurrence tant qu’elle n’est pas placée dans une situation d’adaptation ou de mort. L’Europe est en retard même avec les constellations de satellites. Nous attendons Musk, Bezos et Oneweb avant de décider que j’en veux un aussi. Nous attendons que Musk, Bezos et maintenant RocketLab perfectionnent la technologie réutilisable et créent de nouvelles opportunités commerciales pour les petites entreprises, puis nous décidons que nous voulons également une partie de cette activité. J’espère que toutes ces nouvelles entreprises spatiales réussiront et montreront à l’ESA et à l’UE ce qu’est ArianeGroup.